Après la naissance, le contact peau à peau constitue un moment privilégié pour le bébé et sa maman. Ce contact a plusieurs bienfaits pour le nouveau-né, qu’il soit prématuré ou né à terme. Le peau à peau lui permet de vivre en douceur la transition du ventre de sa mère vers le monde extérieur. Lorsque le bébé est en peau à peau, il ressent la chaleur de son parent, il sent son odeur et perçoit la douceur de sa peau. Ces sensations déclenchent des comportements innés chez lui qui faciliteront entre autres la prise du sein.
À la fin des années 1970, une équipe médicale colombienne initie une pratique de soins pour les nouveaux-nés de faible poids : la méthode kangourou. Le peau à peau est une pratique dérivée de cette méthode.
C’est un contact précoce et prolongé (90 à 120 mn) entre la mère et son enfant dès les premières minutes de la vie. Le nouveau-né est idéalement placé nu, dos couvert, sur le ventre de sa mère, la tête entre ses seins.
Le peau à peau précoce favorise les comportements d’affection, de lien et d’attachement de la mère. Nous savons aujourd’hui, que le processus d’attachement est très complexe. Il est sous la dépendance d’une programmation comportementale innée de la mère, de stimulations sensorielles multiples, de sécrétions hormonales et d’échanges émotionnels entre la mère et son nouveau-né. L’équilibre est fragile, et toute intervention en fragilise la mise en place, en particulier, les routines hospitalières autour de la naissance.
Il semble important de s’attarder un instant sur le rôle primordial d’une hormone dont la production est augmentée par la pratique du peau à peau : l’ocytocine.
L’ocytocine augmente la température du sein. Grâce à cette différence de température, le nouveau-né peut repérer plus facilement le sein et se réchauffer. Par ailleurs, l’ocytocine modifie le comportement de la mère qui est plus calme, moins anxieuse, et interagit plus facilement avec son bébé.
Le peau à peau apparaît comme une source de stimulations multisensorielles positives : tactile, olfactive, gustative s’il est associé à une mise au sein, visuelle et interactive, auditive (par la voix des parents).
Dans l’histoire évolutive on estime que l’ocytocine est apparue il y a environ 700 millions d’années. Elle existe chez la plupart des vertébrés et la totalité des mammifères sous une forme identique. Elle a d’abord été connue pour ses fonctions reproductives d’où son nom qui dérive du mot grec « naissance rapide ». En effet, l’ocytocine participe à la survie de l’espèce grâce à ses fonctions reproductives : permettre la lactation et faciliter la parturition ; et grâce à son rôle dans la formation du lien social amoureux et parental. Chez l’humain, la libération de l’ocytocine dans le sang est pulsative, c’est-à-dire rythmée, discontinue. Cette libération est régulée de manière très fine et fait intervenir de nombreux facteurs de nature chimique comme physique.
L’ocytocine n’existe que sous une seule forme et ne possède qu’un seul type de récepteur. Chez l’Homme, l’ocytocine et ses récepteurs sont présents dans les régions du cerveau impliquées dans la formation des comportements sociaux et du système de la récompense. Elle module la libération de différents neurotransmetteurs au niveau de la région cérébrale qui contrôle l’émergence du comportement souhaité. La libération d’ocytocine dans le système nerveux central ainsi que sa libération dans la circulation sanguine, peut être provoquée par des stimuli sexuels, olfactifs, l’allaitement ou encore la naissance mais pas que. Cette libération se produit aussi lors de stimulations non sexuelles tels le toilettage, les contacts avec la progéniture et les contacts tactiles comme par exemple: les massages.
En psychologie biodynamique, l’utilisation de massages réguliers et fréquents, favorise la production d’ocytocine chez le patient, ce qui a pour effet de procurer une détente et un bien-être profond et durable grâce à cette hormone dite de « l’amour ».